- épiloguer
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• XV e; de épilogue1 ♦ Vx Récapituler comme le fait un épilogue.2 ♦ Vx Critiquer (qqn ou qqch.) de façon pointilleuse. « Sans qu'on vous épilogue et sans qu'on vous méprise » (Bossuet).3 ♦ Trans. ind. (XVII e) ÉPILOGUER SUR : faire de longs commentaires sur. ⇒ discourir, discuter. Épiloguer sur la qualité d'une œuvre. ⇒ chicaner, ergoter. « On épiloguerait sans fin sur cet artiste mal doué » (Duhamel). — Absolt « un savant qui sans cesse épilogue » (Molière). Assez épilogué !Synonymes :- ergoter- gloser- palabrerépiloguerv. intr. Faire de longs commentaires. Passer son temps à épiloguer sur un échec. Syn. discourir.⇒ÉPILOGUER, verbe trans.A.— Emploi trans. dir., vx. Critiquer quelqu'un ou quelque chose d'une manière minutieuse et souvent mesquine. Épiloguer les actions d'autrui (Ac. 1798-1878). Des hommes à passions incessantes (...) s'épiant dans leur intérieur, épiloguant leurs discours, s'observant comme deux duellistes (BALZAC, Cabinet ant., 1839, p. 21). Je ne comprends rien à Sainte-Beuve (...) Il a passé sa vie à me vexer, à me grogner, à m'épiloguer et à me soupçonner (SAND, Corresp., 1812-76, p. 361).B.— Emploi trans. indir., souvent péj. [Le compl. est gén. introduit par sur] Faire de longs commentaires, souvent superflus, parfois malveillants, sur une chose. Épiloguer sur les mots, le style. Je serais fâché qu'on ne vît dans tout ceci que les chicaneries d'un frondeur décidé à épiloguer sur tout. Je ne chicane pas (POMMIER, Athéisme, 1857, p. 85) :• Au fond du restaurant, quelques jeunes auteurs déjeunent et n'en finissent pas d'épiloguer sur le métier, prenant à témoin les comédiens qu'ils ont rencontrés là, s'adressant parfois aux garçons, qui connaissent le Théâtre-français sur le bout du doigt.FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 92.— Emploi abs. Mais assez causé, épilogué, distingué, ajourné (AMIEL, Journal, 1866, p. 514). Les gens qui l'écoutaient n'osèrent pas proposer des versions différentes, et ils commentèrent la sienne. Qui? Pourquoi? Comment? On épiloguait (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 138).Rem. On rencontre ds la docum. le dér. épilogage, subst. masc., rare. Action d'épiloguer. La discussion, la délimitation, l'« épluchage » et l'« épilogage » sont devenus, surtout en ce temps-ci, de véritables maladies (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 240).Prononc. et Orth. :[
], (j')épilogue [
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 2e moitié XVe s. (G. COQUILLART, Blason des armes et des dames, éd. M. Freeman, 9). Dér. de épilogue; dés. -er. Fréq. abs. littér. :44. Bbg. DARM. Vie 1932, p. 106.
épiloguer [epilɔge] v. tr.ÉTYM. Av. 1493; de épilogue.❖1 V. tr. dir. (Vx). Récapituler comme le fait un épilogue.1 J'avais des Philis à la tête; J'épiais les occasions; J'épiloguais mes passions.Corneille, Poésies diverses, 42.♦ Critiquer (qqn ou qqch.). || Épiloguer la conduite d'autrui; épiloguer quelqu'un. ⇒ Blâmer, censurer, condamner, critiquer, désapprouver.2 J'ai été un peu fâchée de ne vous point voir prendre possession de cette chambre dès le matin, me questionner, m'épiloguer, m'examiner (…)Mme de Sévigné, 1083, 5 nov. 1688.3 Sans qu'on vous épilogue et sans qu'on vous méprise (…)Bossuet, Lettre à Cornuau, 127.2 V. tr. ind. (1678). Mod. || Épiloguer sur : faire de longs commentaires, parfois malveillants, sur (qqch.). || Il ne sert à rien d'épiloguer sur ce qui vient de vous arriver. ⇒ Discourir. || On n'en finirait pas d'épiloguer sur ce qui aurait pu se produire. || Épiloguer sur la qualité d'une œuvre. ⇒ Chicaner, ergoter, redire (trouver à redire). || Il épilogue sur tout. — Absolt. || Il peut épiloguer à son aise, je ne changerai pas mon point de vue.4 (…) défaites-vous d'épiloguer sur les bienséances de votre voyage (…)Mme de Sévigné, 590, 21 oct. 1676.5 (…) un savant, qui sans cesse épilogue.Molière, les Femmes savantes, V, 3.6 Cinq aunes pour un habit à l'espagnole ! Juste ciel ! (…) Mais n'épiloguons pas là-dessus; les tailleurs qui sont en réputation en prennent toujours plus que les autres.A. R. Lesage, Gil Blas, VIII, 7.7 J'aurais été bien moins libre à Genève même, où, dans quelque lieu que mes livres fussent imprimés, le magistrat avait droit d'épiloguer sur leur contenu.Rousseau, les Confessions, IX.8 On épiloguerait sans fin sur cet artiste mal doué qui, pour peindre la douleur, a besoin de la provoquer.G. Duhamel, Défense des lettres, p. 128.❖DÉR. Épilogueur.
Encyclopédie Universelle. 2012.